Déclaration liminaire CGT à la Commission Consultative Plénière plénière AED / AESH du 27 juin 2024
La CGT Éduc’action ne cesse d’alerter au sujet de la dégradation des conditions de travail des personnels AESH et AED et de rappeler l’absolue nécessité du dialogue social y compris sur ce sujet. Nos demandes de groupes de travail sur ce point n’ayant eu en réponse que des fins de non recevoir, nous avons saisi cette Commission.
La gestion déshumanisée des AESH en PIAL a atteint son point de rupture.
Nous sommes des agents, nous travaillons auprès d’élèves, au sein du service public d’éducation. La logique mathématique ne peut être la seule référence. Elle devrait d’ailleurs être loin de la première place en terme de priorités.
Cette politique va jusqu’à entraîner le non-respect de l’obligation incombant à l’employeur de garantir la santé et la sécurité des AESH au travail, et donc, le non‑respect du code de travail et de l’éducation notamment concernant les agents bénéficiant d’une RQTH.
Les chiffres qui remontent au ministère de l’Éducation concernant la gestion de l’école inclusive dans l’Académie de Lyon sont peut-être flatteurs en terme quantitatif, mais ils masquent malheureusement une dégradation grave des conditions de travail des AESH et une dégradation des conditions d’accompagnement pour les élèves.
Le projet des PAS qui viendront remplacer les PIAL vont empirer encore cette situation. Étirer encore les missions des AESH en les éloignant plus encore de leur métier, en leur faisant se substituer à des RASED , eux aussi en cours de liquidation, afin de palier les fissures de plus en plus visibles en terme d’accès aux droits des élèves en situation de handicap que nous accompagnons au quotidien, est une aberration de plus, l’aberration de trop.
La CGT Éduc’action exige que le bien-être au travail des AESH soit sujet à ce que des mesures d’urgence soient prises en faveur de ces personnels, dont l’académie est en train de perdre toutes celles et ceux qui depuis des années s’investissent avec professionnalisme pour une école pour tous, bienveillante et respectueuse.
AED : dans toute l’académie, la CGT éduc’action constate...
Dans toute l’académie, la CGT éduc’action constate que des chef.fes d’établissement imposent aux AED des missions indues, empêchent l’action syndicale en refusant l’accès à leur établissement, refusent les absences de droit en invoquant systématiquement la nécessité de service, imposent de prétendues périodes d’essai au-delà des délais légaux ou dans le cadre de renouvellements ou ne renouvellent pas des contrats au-delà de leurs prérogatives légales.
Partout, les collègues en ont marre de ce mépris et de l’abandon de l’administration pour faire respecter leurs droits élémentaires. Il est temps que cette situation cesse. Dans toute l’académie comme dans les autres, les AED ne veulent plus se laisser faire et s’organisent. Le rectorat doit prendre ses responsabilités et faire enfin appliquer le droit.
C’est pourquoi la CGT éduc’action demande que se tienne un groupe de travail avec les représentant.e.s du personnel pour établir enfin un vademecum académique sur les conditions d’emploi et de travail des AED. Ce vademecum doit permettre un cadre d’emploi et de travail respectant le cadre légal, le même dans tous les établissements. Ça ne peut plus être à chaque hiérarchie locale de faire sa propre loi dans les vies scolaires en profitant de l’isolement et de la précarité des AED.
Faire appliquer le droit existant n’est qu’une première étape et ne saurait suffire à garantir des conditions d’emploi et de travail dignes.
L’éducation nationale a beau jeu d’exiger des AED des connaissances et compétences semblables à celles d’éducateurs.ices spécialisé.e.s en multipliant les missions annexes d’une part et sans leur fournir ni la formation, sur les VSS ou la gestion de conflit, ni les conditions d’emploi correspondantes, que ce soit sur le salaire ou sur la précarité des contrats. Ça suffit de mettre les collègues dans des conditions intenables et de les jeter après les avoir essoré.e.s. par une charge de travail toujours plus grande.
À chaque nouvelle lubie, à chaque manquement de l’administration, c’est une nouvelle mission pour les AED : contrôler les tenues des jeunes filles, fouiller les sacs y compris des adultes, encadrer les visios pour palier au manque de professeurs remplaçants…
C’est par la menace permanente du non-renouvellement que les hiérarchies imposent ces conditions de travail bien au-delà du cadre légal et ce n’est qu’en sortant les AED des conditions d’emploi précaires dans lesquelles iels sont maintenu.e.s qu’il sera réellement possible de garantir des conditions de travail vivables et que ces abus de pouvoir pourront cesser.
C’est pourquoi la CGT Éduc’action revendique la création d’un statut d’éducateur.ice scolaire, titulaire de catégorie B sur la base d’un réel référentiel professionnel et avec un service de 32h/semaine. Nous revendiquons aussi pour les étudiant.e.s le retour d’un statut inspiré de celui de MI-SE, en CDI permettant réellement la poursuite d’études.
Report du projet d’ARE : nous ne sommes pas dupes
Après le décret sur les CDI passé en plein mois d’août pour empêcher les collègues qui aurait eu droit d’en bénéficier ; après les primes REP, accordées au rabais, hors des délais fixés par le Conseil d’État et sans la rétroactivité qui aurait du en découler, nous n’avons plus aucune raison d’accorder la moindre confiance aux annonces du ministère. Nous ne sommes pas dupes du report du projet d’ARE, décision inique visant à diviser AED et AESH pour mieux détruire les conditions de travail et d’emploi de nos deux corps.
AESH et AED sont et resteront uni.e.s pour de meilleures conditions de vie et de travail. C’est ensemble et pour nos deux corps que nous revendiquons la titularisation, l’augmentation immédiate des salaires, la baisse du temps de travail, la prise en charge des services contraints et le paiement complet et rétroactif des primes REP.
Pour une éducation inclusive, égalitaire et émancipatrice, c’est de personnels aux approches, compétences et cultures professionnelles variées dont ont besoin les élèves. Contre un modèle d’école basé sur les seuls savoirs prétendument « fondamentaux », le tri social et l’exploitation de personnels maintenus dans la précarité, la CGT Éduc’action défend une école dans laquelle tous les élèves ont leur place auprès de personnels reconnus et qui ont les moyens d’exercer dans de bonnes conditions.
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